________  L’ESTIVE | PEEL OFF | MARIELLE CHABAL

Résidence — cycle d’événements et tournage

PEEL OFF est le dispositif de résidence mené par Marielle Chabal.

À l’occasion de sa résidence à Glassbox, l’artiste transforme la galerie en studio de tournage d’incrustation pour réaliser des plans du film sur lequel elle travaille actuellement. En parallèle, Marielle Chabal va réaliser la maquette de la cité d’Ankharsten, lieu où se définit la fiction qu’elle génère et qui alimente l’ensemble de son projet.

PEEL OFF, fait référence à l’action qui se détache du fond. En somme, les différents événements organisés par l’artiste à la galerie – un concert de musique expérimentale, une séance de Hatha yoga et une soirée de performances – seront détachés, puis incrustés dans des séquences filmées dans la maquette de la cité.

Le projet – dans lequel s’inscrit PEEL OFF – se développe dans les contours d’une cité aménagée suivant une réflexion anti-capitaliste. Le film est produit en parallèle de l’écriture d’une fiction d’anticipation. Dans cette fiction, une large communauté vit dans un complexe urbain, entièrement pensé dans l’ordre des revendications théoriques du rassemblement de personnes. Le personnage principal de cette fiction – Nelle Khristansten – a fait partie, à partir des années deux mille vingt, d’un groupe activiste de hackeuses féministes – les Halmens – dont les actions diverses auraient conduit à l’effondrement du système capitaliste en janvier deux mille vingt-trois. Par la suite, nous comprenons que la ville dans laquelle les personnages évoluent est une organisation sectaire, conduite principalement par Nelle Khristansten. La psychologie aliénée de ce personnage, lui permet de rester convaincue par les contours de ses propres fantasmes, de vivre dans sa fiction, au-delà de tout réalisme. La ville et sa population ne sont alors qu’une épingle utopique, dans le monde du capitalisme-roi.

Les enjeux théoriques du projet et la trame de la fiction, seront véhiculés dans une revue – RESET – au fil d’interviews de personnages fictifs et de personnalités réelles, invités à répondre en conservant le philtre de la fiction. La revue se construit comme un château de carte, en confrontant diverses idées théoriques et formulations fictives.

L’une des pièces majeures du projet est une vidéo dans laquelle, l’artiste se positionne en tant que praticienne – plus que théoricienne – vis-à-vis de questions d’urbanisme. C’est ainsi que les architectures de la cité sont personnifiées et qu’elles se mettent à s’organiser socialement – «humainement» – dans des espaces donnés. Marielle Chabal articule une critique qui re-situe en permanence la cité hors des rapports sociaux capitalistes ; dans l’action, la pratique, la remise en cause matérielle de l’expertise, l’expérimentation, le bricolage, le dispositif, le collage et l’errance. La ville est un fétiche fascinant de notre époque. Elle est le terreau, mais aussi l’enjeu du capitalisme. C’est donc une formulation dans laquelle nous évoluons et l’artiste essaie de la penser à l’encontre de cette logique gestionnaire, qui confond nos vies avec une partie de monopoly. Le principe de la vidéo est simple, simpliste même. Les architectures personnifiées, organisent entre-elles le plan de la ville, selon des dynamiques sociales et des principes d’affinités. L’artiste propose un chemin de traverse, qui pourrait construire une société – sans reproduire ni les systèmes d’oppression traditionnels, ni l’exploitation, ni l’aliénation capitaliste – dans une étude d’urbanisme pop, sous forme de chorégraphie des pratiques sociales.

INFOS

Du 9 août au 13 septembre 2017
Restitution du 14 septembre au 14 octobre 2017

Site de l’artiste