________ POLDER II POLDER II → Apparitions des objets au sein des autres programmes de l’année 2015, puis exposition retrospective du 21 janvier au 20 février 2016. ❝ En présentant des oeuvres faisant référence à des objets fonctionnels et non plus seulement esthétiques, ce format joue sur les rapports entre valeur artistique et valeur d’usage. Le Polder inaugural, présenté en janvier 2014, n’avait pour autre contrainte que l’énoncé du programme : des objets, pensés par des artistes, apparaissent dans l’espace de Glassbox au cours des évènements et expositions d’autres artistes. Possiblement usuels, ils ne sont pas muséographiés, pas de cartel, ni discours, aucune escorte qui puisse les désigner comme œuvre. Ils s’insinuent dans le quotidien de l’espace sans pouvoir être distingués. Les apparitions successives modifient la morphologie de Glassbox sans faire œuvre, l’espace de travail s’organise autour d’eux et avec eux, l’équipe compose avec, sur, sous ou entre les polders. Au terme du cycle d’invitations, les objets migrent de l’espace de travail à l’espace d’exposition, s’éloignent de leur valeur d’usage pour affirmer leur valeur d’exposition. Espaces dédoublés, valeurs dédoublées, chacun de ces couples polaires s’incarnant au même endroit : les espaces de travail et d’exposition se mêlent au 4 de la rue Moret tandis que les valeurs d’usage et d’exposition siègent ensemble dans l’objet. Ce clignotement défini pour nous le Polder. En géographie, il s’agit d’un gain artificiel de terre sur la mer. Remblaies, déplacements, digues, les polders sont là où ils ne devraient pas être. Ils colonisent, ils se déplacent, ou plutôt on les déplace : ce déplacement suffit à changer la nature du sol (de marin il devient terrestre) et ce changement n’a aucun autre fondement qu’une intention. De même ici, le déplacement suffit à transformer l’objet tandis que celui-ci reste à tout point de vue identique à lui-même. Pour ce second Polder, le principe est inchangé mais se dote d’une thématique : le vernaculaire. Chacun des objets présenté est le fruit de la rencontre entre un contexte, une disponibilité de matériaux et des usages : Antoine Boudin, qui a ouvert le cycle Polder II, présente un pavillon devenu bannière du programme, réalisé en canne de Provence, un matériau disponible partout dans la région toulonnaise, son lieu de travail et de production auquel il lance une oeillade par le biais du drapeau à motif provençal. Louis Gary propose une sculpture-bureau à fonctions multiples composée de matériaux courants, surmontée de la sculpure-boite à saucisson Rosette, quand le porte-manteau d’Adrien Goubet se dévoile comme sculpture en se déshabillant des vêtements de l’équipe. Les céramiques de Laura O’Rorke quittent leur rôle de pots à crayons pour créer une forêt cristallisée miniature, et enfin Laurent Le Deunff présente un tabouret d’atelier encombré d’un tuyau devenu trompe pachydermique ainsi qu’un abri en cuir foncé de canapé qui semble pousser du sol noir de la galerie. ANTOINE BOUDIN, Pavillon Indiannaire rouge et blanc LOUIS GARY, Traînée / Rosette ADRIEN GOUBET, Torsade LAURA O’RORKE, Le Banquet Vernissage : Jeudi 21 jan. 2016 Louis Gary Point Contemporain, The Other Sight part I, part II, part III
avec Antoine Boudin, Louis Gary, Adrien Goubet, Laurent Le Deunff, Laura O’rorke
L’ «exposition» se déploie suivant deux temporalités différentes. Le premier mode d’apparition est une insertion discrète dans les expositions précédentes et dans l’espace de la rue Moret.
Pour chacune d’elles, une pièce produite pour le Polder à venir est déjà présente mais de manière indiscernable car reliée à sa valeur d’usage.
L’objet occupe dans un premier temps une place ambiguë puisqu’il y possède une autre fonction que celle d’une oeuvre d’art: qu’il s’agisse d’un bureau ou d’une bibliothèque, d’une machine à café ou d’un présentoir, il infiltre clandestinement une autre programmation.
Dans un second temps, la production de ces objets est rendue publique à l’occasion de l’exposition rétrospective qui, en les coupant de leur fonction, fera basculer les mêmes objets dans le champ de l’art. ❞
Ce pavillon coupe court aux questions d’actualité et invite à prendre du recul. Il est à la fois un carré Provençal, des motifs Indiens, un morceau de coton Égyptien, une canne de Provence, une mauvaise herbe Méditerranéenne, une œuvre d’art, une pièce de design, un chiffon et un bâton, un « bel objet » accroché à un mur, un pavillon du vaisseau Terre.
Louis Gary a répondu à l’invitation de Glassbox pour Polder en proposant deux sculptures, Trainée et Rosette. Trainée est une table destinée au travail du stagiaire de l’association ; Rosette abrite quant à elle une saucisse sèche, et accompagne Trainée en l’utilisant ici comme socle. L’une comme l’autre n’ont aucune vélléité de faire évoluer un type d’objet (table, boîte) ; elles proposent seulement d’être regardées ou utilisées, et invitent à considérer les gestes et les choses alentour. »
« >Adrien Goubet propose un ensemble de cintres en métal torsadé, objet fonctionnel invisible à l’usage. Dans un premier temps utilisé quotidiennement par l’équipe de la galerie — donc dissimulé derrière des vêtements — l’objet se révèle ensuite dans l’espace d’exposition. La forme du cintre, et de la structure qui le soutient, est obtenue par un simple geste de torsion d’une bande d’acier.
Le Banquet est un échantillon de l’ensemble de 100 céramiques activées par la 3ème et dernière performance du projet Téloméris. En référence au roman La forêt de Cristal de Ballard, cette installation suggère le passage d’une forme de vie à une autre. L’installation cristallisée renvoie à un sur-monde et évoque la métaphore du temps qui fuit évoqué par Ballard dans son roman : »Les paysages glacés de La Forêt de cristal sont essentiellement des paysages, sublimes reflets d’une âme dépeuplée à la recherche du repos absolu, fuyant le bruit et la fureur du dehors. »
Polder est un programme soutenu par la DRAC Île-de-France.DATE
Exposition du 22.01 → 20.02.16LIENS
Antoine Boudin
Adrien Goubet
Laurent Le DeunffINFOS