________ White heat
Pour sa résidence, Théodora Barat entrave l’espace de Glassbox. Différentes traverses forment une construction mouvante, s’entrecroisent, se superposent et se dissocient selon le déplacement du visiteur. Deux projecteurs balaient l’espace et le scénarisent. Ils révèlent par fragments, entre ombre et éblouissement : une pure projection évoquant un cinéma primitif. De la Caverne au Film Noir, l’oeuvre en appelle à un imaginaire lumineux en marge de la ville. On attend James Cagney s’écrier : “Made it, Ma! Top of the world!”
Théodora Barat développe son travail en écho à deux textes nocturnes : l’allégorie platonicienne de la Caverne et le récit de Tony Smith retraçant une virée sur une autoroute en construction. D’un côté – dans la Caverne – il n’y a pas ou plus d’image, seul son rayonnement lumineux subsiste. Cette lumière révèle autant qu’elle aveugle. L’espace environnant – ses parois – fait écran, retient la lumière, l’incarne, dévoile ce qu’elle renferme, jusqu’à devenir une surface-reflet. Seul l’écho lumineux d’évènements hors-champ semble ainsi nous parvenir.
De l’autre, Tony Smith et son expérience automobile ouvre sur un univers plus cinématographique. Le point de vue défile. Le flâneur conduit dans un paysage nocturne métamorphosé par la lumière artificielle. À l’instar du chantier décrit dans le texte de Smith, Théodora Barat, s’attache à ces matériaux de construction et ces lieux en transformation, sans statut encore défini, semblables à des ruines à l’envers. Elle les suspend dans un entre-deux permanent, dans une transition figée. Ainsi destitués de leur fonction, ils déploient leur plasticité, transfigurés par cette lumière acide.
DATE
résidence > 03.02 au 20.02.14
exposition> 20.02 au 15.03.14