________ Le dîner des puissants

Cycle d’expositions – le Dîner des puissants avec Armand Behar, Ann Guillaume et Claire Malrieux, qui convoquent quatre voix d’historiens et invite Olivier Marboeuf.

Des histoires et des commémorations

«Tapis Rouge» est une esquisse historique apocryphe du développement de l’histoire telle que l’histoire n’a pas été, et telle qu’elle aurait pu être.

Par l’invention de nouvelles commémorations, le Diner des Puissants expose à Glassbox un programme qui permet d’explorer des paradigmes différents en inventant une histoire alternative. L’écriture de cette histoire alternative participe d’un nouveau récit qui se base sur l’histoire. Cette mise sur piédestal de faits inconsidérés par l’histoire est un procédé questionnant la subjectivité dans l’interprétation du fait historique pas ceux qui écrivent l’histoire. En exploitant ces nouvelles perspectives Le Diner des Puissants utilise l’histoire et son récit comme matière brute, la re-modelant, la réinventant à l’infini.

Par une suite logique de causes et de conséquences, les commémorations mettent en avant un moment, un fait en haut de la liste des grands faits Historiques. Nous souhaitons commémorer les absences ou les absents de l’Histoire, proposer à des Historiens de faire événements autour de faits qui n’ont pas de re- présentation dans la société, qui ne sont pas inscrits dans l’imaginaire collectif. Ces «histoires d’historiens» seront des histoires d’à coté, des détails, des anecdotes, des histoires qui en générale ne s’écrivent pas, mais se racontent. Ces «histoires d’historiens» sont au coeur de notre exposition et nous permettent d’organiser sur une semaine, une programmation de plusieurs événements commémoratifs.

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«Avec la mémoire, à la différence de la fantaisie, la marque de l’avant et de l’après est déposée sur chaque chose évoquée. Cette marque n’abolit pas la première énigme, celle de la présence de l’absent, mais l’étale en quelque sorte dans le temps.» Paul Ricoeur
« La vérité historique est souvent une fable convenue. » Napoléon Bonaparte
« Il est permis de violer l’Histoire, à condition de lui faire un enfant. » Alexandre Dumas
« La vérité est plus éloignée de nous que la fiction. » Mark Twain

LE DÎNER DES PUISSANTS

Les formes que nous produisons renvoient à une histoire. Une histoire à déchiffrer, que le spectateur est amené à décrypter et à activer. Nos histoires ont en commun de renvoyer à un monde disparu, en voix de disparition ou d’apparition, entre passé et futur. Les objets et images que nous fabriquons sont sous influences. Ils ne peuvent être arrachés au réseau de formes et à l’histoire à laquelle ils appartiennent. Ce sont les fragments d’un processus qui les dépassent et la manifestation d’un temps qui passe. Ils sont des défis lancés à l’idée même d’autonomie plastique de l’oeuvre d’art et sont les témoins visibles d’un espace plus large; Ce sont des embrayeurs. Entre ces formes, il existe un imaginaire. Dans nos histoires, qu’elles soient réelles ou fictionnelles, il y a des territoires, des paysages, des villes, des cultures, des usages, des experts, des pratiques et des coutumes. Il y a des signes qui forment des mondes. Dans nos mondes la technique tient un rôle central, elle est acteur. Pour nous l’outil n’est pas séparé du concept ; il appartient résolument à l’ordre symbolique à travers son expression formelle. Il n’est pas hors du monde. Nos histoires se déploient dans le temps au-delà des standards spatio-temporels imposés par l’exposition. Nos histoires produisent des objets qu’il faut enregistrer, ordonner, collectionner, stocker. Alors se pose la question du comment donner à voir, à consulter, à compulser ce qui constitue nos réserves.
Nous réunissons sur notre site les avancées théoriques et formelles de nos échanges et avons exposé en Octobre 2012 à la Cité internationale des arts de Paris.

Armand Behar, Ann Guillaume, Claire Malrieux

DATES

17.05.13 > Girolamo Ramunni, historien des techniques et professeur au Musée des Arts et Métiers, raconte l’histoire de L’invention de la dynamo. Zenobe Gramme est connu pour avoir inventé la dynamo, mais il n’est en aucun cas l’inventeur. Il fut seulement l’outil qui contribua à médiatiser l’invention.

18.05.13 > David Beytelmann. Historien et philosophe. Via la révolution des ouvrières travaillant dans des usines de porcelaine à Limoges, il raconte comment le matériau garde la mémoire des faits.

22.05.13 > Olivier Marboeuf. Auteur, critique, performer, commissaire indépendant et directeur de l’Espace Khiasma depuis 2004.

23.05.13 > Benjamin Ravier, historien des techniques, raconte l’histoire du livre Le théâtre des machines, manuel illustrant des inventions techniques et séparant définitivement les amateurs des scientifiques – ingénieurs.

24.05.13 > Estelle Nabeyrat, historienne de l’art et commissaire d’exposition, commente une vidéo de Markus Schinwald,Crusade Children.

 

LIENS

Le dîner des puissants
Armand Behar

Ann Guillaume
Never Ending object
Claire Malrieux

DOCUMENTATION

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